Il nous a enchantés lors de l’émission “Cousu Main” par sa gentillesse, sa générosité et sa créativité. Nous l’attendions sur le devant de la scène des créateurs mais… plus rien. Qu’est donc devenu Adelino Gandarinho ? Nous l’avons rencontré pour tout vous dire…

Né à Orléans, c’est toujours dans cette ville qu’il réside aujourd’hui. Avec humour Adelino nous raconte : “Je suis né le 30 mai 1974, le jour de la crémation de Jeanne d’Arc, à la Clinique Jeanne d’Arc d’Orléans. On ne pouvait pas faire mieux”.
Puis a grandi dans un bourg proche jusqu’à l’âge de 18 ans. À 16 ans, Adelino hésite entre devenir professeur d’Espagnol ou gagner sa vie. Il décide d’arrêter l’école au grand dam de ses professeurs car c’est un excellent élève.
Il passe alors un CAP de pâtisserie auprès d’un Meilleur Ouvrier de France, toujours à Orléans. Là, il se spécialise en pâtisserie artistique : sucre soufflé, sucre tiré, sucre coulé, sculpture sur glace… il remportera même une médaille d’argent lors d’un concours d’apprenti en réalisant un buste de Maurice Genevoix.
Il grandira et gardera en lui les valeurs que lui a transmises sa maman, notamment le respect, la bienveillance et la générosité.

Un début de vie particulier

Après un parcours spirituel qui l’amènera à vivre 22 ans dans le nord de la France, Adelino décide de changer de voie. Il se retrouve SDF, lâché par la communauté dans laquelle il vivait. Il connaîtra la rue pendant deux ans. Une expérience qui l’amènera à se poser beaucoup de questions quant à l’indifférence des autres face à une personne qui leur a consacré sa vie pendant si longtemps.

Là, il prend conscience qu’il lui est indispensable de rebondir. Son premier travail sera vendeur d’encyclopédies en porte à porte…

Vraiment pas le métier de rêve, mais cela lui permet d’avoir un appartement et remettre sa vie en route.
C’est à Bayeul qu’il rencontrera, lors de ses prospections, Violette, une dame qui le touchera par la générosité dont elle fera preuve envers lui.

Ce sera ensuite la vente de multi-propriétés de vacances, un poste de Maître d’Hôtel dans un grand restaurant…

Flash back

À l’âge de 14 ans, alors qu’il était gymnaste de haut niveau, on lui détecte une maladie grave qui l’oblige à arrêter le sport. Quelques années plus tard, Adelino tombe malade. C’est le découragement le plus total…
Après la pluie, le beau temps reviendra peu à peu. D’abord par de nombreux soins, puis un traitement qui l’aidera à relancer sa vie, notamment en reprennant ses études.
Pendant toutes ces années, Adelino n’a jamais arrêté de coudre.
Tout a commencé tout petit en regardant sa maman qui cousait énormément par plaisir. À l’époque, il récupérait les chutes de tissus pour habiller des poupées. D’abord, il coud à la main, puis, très vite, à la machine. C’est ainsi dans la famille d’Adelino. Leur maman a enseigné à tous ses enfants à être autonomes en leur apprenant à cuisiner, coudre… filles comme garçons.
Après les poupées, ce sont des robes pour ses amies, une robe de mariée.
Et… de fil en aiguille…
C’est alors que les médecins découvrent l’origine de sa maladie et mettent tout en oeuvre pour le soigner. Après une opération difficile, [message spécial d’Adelino : Donnez votre sang, donnez vos plaquettes, cela sauve des vies !] et à risque, il passera deux jours plus tard sa licence d’espagnol… et l’obtiendra.
Suivra ensuite une formation de mannequinat dont le but était non de défiler, mais de devenir formateur. Devant les doutes émis par un de ses enseignants, il n’hésitera pas à enfiler des talons de 15 cm et faire la démonstration qu’il était totalement en capacité d’atteindre son objectif.

Adelino devint dans la foulée formateur de mannequins, leur apprenant à défiler sur un podium. La roue de la vie tourne à nouveau dans le bon sens. Les idées recommencent à fuser dans la tête du créateur. Coïncidence, il trouve un poste d’adjoint dans un magasin de vêtements par l’intermédiaire d’un ami.

Mais notre incorrigible couturier nous pourra s’empêcher, assez rapidement, de retoucher les vêtements de la boutique pour leur apporter “le petit plus” qu’il juge leur manquer pour être au top.
Son initiative plaît aux clients qui viennent alors acheter les présentations (retouchées) faites dans la vitrine du magasin. Loin de s’en offusquer, son employeur l’encourage à continuer à modifier les vêtements. Mieux, à les vendre et en garder le gain. Malheureusement l’entreprise fermera quelques mois plus tard.
C’est à ce moment là qu’Adelino décide d’ouvrir son propre atelier de couture.
Les débuts sont difficiles jusqu’au jour où le créateur comprend que ses clientes ont souvent du mal à se projeter dans un vêtement sans l’essayer. Or, à ce moment là, il ne réalisait que des pièces sur-mesure. La chance ne l’a pourtant pas quitté. Une cliente en amenant une autre, il est mis un jour au défi de réaliser une robe de mariée très particulière au point que la cliente n’arrivait pas à trouver le couturier pouvant lui réaliser une réplique de la robe de couronnement d’Élisabeth d’Autriche, la fameuse Sissi Impératrice.
Défi relevé pour une somme très importante à l’époque.
Le résultat sera remarqué par l’une des plus riches familles françaises qui a apprécié que le couturier ne surfacture pas sa prestation.

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